La nouvelle année académique n’est plus très loin à l’institut de Nouvelle Hypnose de Saint Gilles. Dès octobre prochain, professionnels de la santé souhaitant se spécialiser en hypnose médicale et thérapeutique fouleront le sol de cet étonnant institut, fondé en 1994 par le Docteur Eric Mairlot, neuropsychiatre de formation. En parallèle et toute l’année, des ateliers d’auto hypnose sont proposés.
Le blazer gris est parfaitement cintré, la barbe poivre et sel légère et bien taillée, le docteur Mairlot est paisible, le regard attentif et la diction nette, il a découvert l’hypnose par hasard, lors d’un cours de psychosomatique en quatrième année de médecine. Perturbé depuis l’enfance par des migraines ophtalmiques devenues invivables, il demande à son professeur d’hypnose de lui faire une séance d’initiation pour le libérer de ces céphalées. À la suite de celle-ci, et comme par miracle, il se trouve libéré de ce mal qui l'accablait depuis l’enfance. Il est alors convaincu d’une chose : il doit poursuivre ses études de médecine en neuropsychiatrie pour mieux comprendre le fonctionnement de l’hypnose.
Convaincu de l’efficacité de cette pratique peu courante et méconnue, Il décide de creuser. À l’époque, les formations à l’hypnose ericksonienne existent, elles sont appréciées mais peu de thérapeutes osent pratiquer. À partir de ce constat, progressivement il se spécialise et se forme à Paris en hypnose ericksonienne, puis à Saint-Étienne. Il séjournera aux États-Unis afin d’y rencontrer les élèves du psychiatre américain Milton Erickson, inventeur de la méthode qui porte son nom.
Entre temps, le sexologue américain Daniel Araoz met au point la « Nouvelle Hypnose » : plus collaborative, elle permet au patient, expert dans sa problématique et aidé par un thérapeute, spécialiste en technique, de l’amener à découvrir que lui-même est expert en solution.
S’inspirant de ces deux méthodes, il fonde quelques années plus tard une ASBL, connue aujourd’hui sous le nom de l’Institut de nouvelle hypnose. Une vingtaine d’années plus tard, l’institut jouit d’une réputation de sérieux et offre un large choix d’ateliers, adressant les besoins de tout un chacun. À ses côtés, une équipe composée de 14 thérapeutes l’assiste pour guider, accompagner le patient vers une vie plus saine, plus sereine.
Trois processus d’apprentissage voient le jour : Formations, Ateliers et Thérapies brèves.
Formations
Professionnels de la santé désireux de se former à l’hypnose thérapeutique peuvent y suivre une formation complète de trois ou quatre années, la quatrième année, optionnelle, leur conférant le titre d’expert. Des ateliers, des supervisions et des séminaires présidés par des médecins venus des quatre coins du monde sont mis en place afin de démocratiser un savoir-faire, transmettre un savoir-être nouveau. À travers plusieurs techniques, certaines attitudes développées dans le cadre des ateliers d’auto-hypnose, on parvient à un équilibre psycho corporel, une harmonisation des émotions et une meilleure gestion du moment présent.
Ateliers
Simultanément, pas moins d’une soixantaine d’ateliers émergent et sont accessibles à tous, dès 14 ans. Phobies, « burn out », crises d’angoisses, boulimie, anorexie, addiction, TOC, autant de pathologies que l’on peut traiter à l’institut.
Grâce à « l’hypnose phénoménologique », approche développée par le Docteur Eric Mairlot, depuis une vingtaine d’années, le patient, en collaboration avec le thérapeute, trouve les ressources en lui-même au travers d"une prise de conscience de ses addictions, enracinées depuis longtemps via un phénomène d’auto hypnose négatif. Le postulat est le suivant : mobiliser les potentialités psycho-physiologiques de l’individu, exploiter sa part d’inconscient, l’entrainer à se défaire de ses habitudes et le libérer de toutes formes de dépendances.
L’approche est basée sur une prise de conscience immédiate du patient de ses mécanismes d’auto-hypnose négative, irrationnels qu’il s’est construit sans le savoir.
In fine, Il comprend qu’il ne subit plus ses dépendances puisqu’il en est l’instigateur. L’étape suivante consiste à accompagner le patient pour transformer cette auto-hypnose négative en auto-hypnose positive.
« Pour une addiction à la cigarette par exemple, il faut six séances : la première séance est individuelle et les cinq autres sont collectives. Statistiquement, un an après la sixième séance, 80% des fumeurs auront définitivement arrêté de fumer. Pour les phobies, comptez environ deux séances, et pour d’autres patients chez qui les phobies sont plus ancrées, cela n'excèdera pas 10 séances. » rappelle le Dr Mairlot.
« Pour le régime plaisir par exemple, on apprend des techniques qui permettent de suivre le régime paradoxal du docteur Giorgio Nardone. c’est un régime qui a fait ses preuves et qui est facilité par des techniques d’auto-hypnose. On apprend à retrouver un sentiment de satiété en augmentant le plaisir. On est donc pas du tout dans une optique de réprimer ses envies, au contraire, on va accompagner le patient vers un sentiment de satiété progressif en lui permettant de comprendre combien le plaisir diminue quand l’envie de manger est assouvie. »
Thérapies brèves
Le centre de thérapie brève est conçu pour soigner mais aussi pour accompagner des patients qui rencontrent des difficultés. Le champ thérapeutique des compétences est large et axé pas tant sur les causes du problème que la recherche de solutions. Secondé par une dizaine de thérapeutes, spécialisés dans un champ de compétence précis et complémentaire, tel que médecins, psychologues, psychothérapeutes, coachs, kinésithérapeutes, l’accompagnement peut se faire en groupe, en famille, en couple mais aussi en individuel. Une fois inscrit, le patient est dirigé vers un service d’orientation gratuit qui écoute les demandes afin de le mettre en lien avec le thérapeute le plus adapté.
Pour les curieux qui n’oseraient pas franchir le cap de l’hypnose, le docteur Mairlot poursuit : « Je recommande de commencer par un atelier d’auto-hypnose de quatre séances pour s’acclimater à l’hypnose, l’idée c’est d’y aller à son rythme ». « L’hypnose c’est un peu comme la piscine » souligne alors Eric. « C’est un peu comme si l’on n’a jamais réussi à nager : au début on va à la piscine, ensuite on regarde les autres nager puis on descend dans la petite profondeur, on fait quelques mouvements avant de se jeter dans le grand bain. »
Découvrez l'interview filmée du Docteur Eric Mairlot :
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