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Ancre 1

"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Dire « OUI » à ce-qui-est




le pouvoir insoupçonné de l’acceptation


Dans les célèbres « Yoga Sutras », Patanjali décrit qu’une des causes principales de la souffrance est « Dvesha », souvent traduit par « Aversion ». C’est le fait de repousser, rejeter ou encore éviter les personnes, objets ou situations dont nous ne voulons pas. L’aversion peut aussi prendre la forme d’un refus envers ce-qui-est, c’est-à-dire une résistance à ce qui se déroule ici et maintenant. Et plus il y a résistance à ce que la Vie propose, plus il y a souffrance…

Et si la clé pour sortir de ce labyrinthe reposait simplement dans une acceptation inconditionnelle de chaque instant ?


Dans le texte « La maison d’hôtes », le poète Rúmi (XIIIème siècle) décrit une métaphore intrigante sur la vie humaine :

« Cet être humain est une maison d’hôtes, chaque matin est une nouvelle arrivée. Une joie, une dépression, une mesquinerie, un moment de pleine conscience qui arrive comme un visiteur inattendu. Accueillez-les tous ! (…) Les pensées sombres, la honte, la méchanceté – allez à leur rencontre, sur le pas de la porte, en riant et invitez-les à entrer. Soyez reconnaissant envers celui qui vient, car chacun a été envoyé comme un guide venu d’au-delà. »


Face à ces visiteurs que l’on juge souvent inopportuns, le conseil de Rúmi est on ne peut plus clair, il pointe vers l’acceptation et l’accueil, la non-résistance à ce qui se présente spontanément.





En observant véritablement ce qui se déroule autour de nous et, surtout, en nous, c’est-à-dire en observant les pensées et les émotions qui nous traversent et en accueillant véritablement chaque « nouvelle arrivée dans notre maison d’hôtes », la résistance envers ce-qui-est est désamorcée à la racine. En acceptant inconditionnellement chaque ‘nouveau visiteur’, il n’y a plus de possibilité d’accumulation et, subséquemment, de souffrance.


Il y a ici un parallèle avec un des enseignements-clés du bouddhisme qui souligne que la douleur (un de ces visiteurs indésirables) est garantie pour toutes et tous, mais que la souffrance qui y est attachée est totalement facultative, car elle est inversement proportionnelle à notre degré d’acceptation.


L'acceptation est un superpouvoir !

Par le refus et l’opposition face à ce qui se déroule d’instant en instant, nous générons du stress, de l’anxiété, voire des conflits, et la vie se transforme en une lutte quasi continue.

Nous fonctionnons avec une forme de conditionnement qui, lorsque des circonstances ou des situations ne se déroulent pas comme nous le souhaitons, nous pousse à tout faire pour tenter de les changer par notre ‘volonté personnelle’.

Cette approche est-elle vraiment efficace? La majorité des histoires humaines nous montre que non... Nous nous épuisons à force d’avancer à contre-courant, parfois à l’encontre des lois de la Nature. Une approche beaucoup plus efficace consiste à cultiver la sagesse de l’acceptation.

Car l’acceptation est véritablement un superpouvoir ! C’est la capacité de permettre aux individus, aux circonstances et aux situations d'être telles qu'elles sont, instant après instant. C’est un choix conscient de ne pas résister aux expériences que la Vie propose, mais plutôt de leur permettre d’être. Tout simplement.


Cette acceptation découle de la reconnaissance que ce moment unique, là maintenant, est le résultat de tous les moments qui l’ont précédé. Chaque « maintenant » est l’expression parfaite de l’Univers tout entier ; y résister, c’est combattre le flux de la Vie elle-même – une tâche pour le moins ardue, énergivore et, admettons-le, perdue d’avance.


Témoignage de Josiane S.

(lectrice assidue d’AGENDA Plus/ETRE Plus depuis plus de 20 ans !)

« En dépression pendant pas mal d’années, je ne réalisais pas que ce mal-être était constamment nourri par une sorte de résistance à tout ce que « mon petit personnage » jugeait inadéquat, inapproprié, trop ceci ou pas assez cela… Je ne me rendais pas compte que ce « programme » tournait en boucle et transformait mes journées (et mes nuits) en enfer. Puis, un matin de printemps, j’ai vu pour la première fois une sorte de ‘brouillard sombre’ qui recouvrait mon regard. Cette simple distanciation m’a permis de voir clairement le côté artificiel et mécanique de ce programme de résistance et de peur envers tout, tout le temps.

Cela a créé de l’espace pour laisser ‘entrer la lumière’, sous la forme d’une acceptation de ce que la vie me proposait. (…) En quelques mois, j’étais passée d’une dépression noire à un émerveillement et une gratitude quasi continue, même envers les choses qu’autrefois je jugeais instantanément comme insupportables ! »


Acceptation ne rime pas avec résignation Cette acceptation profonde de ce-qui-est n’a évidemment rien à voir avec la résignation. Quand l’on se résigne, c’est comme si l’on était obligé de supporter une situation, même si cette dernière nous rend malheureux. Derrière la résignation, il y a un « non » intérieur camouflé, une façon de se positionner en victime. Alors qu’accepter c’est dire «oui » à ce qui ne peut être changé parce que cela fait partie du jeu même de l’existence.


De l’impression de séparation à l’acceptation profonde

Dans nos efforts pour nous protéger de tous les aspects de la Vie que nous avons été conditionnés à considérer comme négatifs ou mauvais, nous avons érigé une armure.

Cette armure de protection est uniquement nourrie par notre impression de séparation. Séparation d’avec les autres, d’avec le monde, d’avec la Vie. En fait, cette protection ne nous protège pas vraiment, elle ne fait que procurer une ‘somnolence semiconfortable’ — un engourdissement qui semble suffisamment acceptable pour une grande majorité des êtres humains. Mais ce n’est pas ‘vivre’, c’est au mieux ‘survivre’.

A un autre niveau, certaines approches de la spiritualité peuvent aussi représenter un piège et facilement devenir une autre couche de l’amure. Des conceptions comme, par exemple, « il n’y a personne qui souffre », « ceci n’est qu’un corps éphémère » ou encore « la dualité est une illusion », même si elles sont justes au niveau le plus absolu, peuvent devenir de nouvelles croyances auxquelles nous nous accrochons, de nouvelles manières plus subtiles de fuir la Vie et de repousser encore l’expérience présente ici et maintenant. Raison pour laquelle de nombreux chercheurs spirituels vivent d’énormes frustrations et une souffrance parfois aigüe, car existentielle.

Aucune croyance, aucun concept ou courant de pensée n’offriront jamais l’expérience directe de la liberté cachée au cœur de l’ici et maintenant.


L’acceptation radicale enseignée dans toutes les spiritualités vivantes n’est donc pas un abandon passif ou un détachement froid dans l’espoir secret de marquer quelques bons points de karma… L’acceptation profonde dont il est question n’a rien à voir non plus avec une quelconque forme de protection ou d’effort personnel à accepter l’inacceptable. Ce serait plutôt la réalisation intime et profonde que ce que nous sommes véritablement n’a pas besoin d’être protégé.

Pourquoi ?

Parce que ce que nous sommes en amont, juste avant que le mental ne s’enclenche, juste avant que les ‘histoires du moi’ ne se racontent, est déjà ouverture, liberté et pure acceptation.




Comme l’exprime parfaitement l’auteur et enseignant anglais Jeff Foster : « La Vie ne peut pas vous blesser, parce que vous êtes la Vie ! ».

Qu’une situation soit perçue comme bonne ou mauvaise ne change rien au fait que si elle se manifeste, c’est qu’elle est déjà totalement acceptée par l’intelligence infinie de la Vie elle-même.

Ainsi, l’instant présent n’est jamais un ennemi potentiel dont il faut se méfier ou avoir peur, mais, comme nous le rappelle Rúmi : « un visiteur à étreindre ».

L’acceptation profonde ne renforce pas l’armure que nous avons érigée contre la Vie — elle la dissout.





Références :

• « L'acceptation profonde - Dire oui à la vie... et se transformer » de Jeff Foster chez lmora

• « L'acceptation radicale - Pour une estime de soi contagieuse » deTara Brach aux Ed. Pocket

• « Amour, amour, amour. La puissance de l'acceptation » de Lise Bourbeau chez ETC.

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