Condiment traditionnel de la cuisines asiatique et indienne, le gingembre ne se contente pas de parfumer nos réparations culinaires sucrées ou salées ou d’épicer nos nuits. Ses vertus thérapeutiques en font un tonique puissant mais surtout digestif à mettre dans toutes les assiettes.
Plante millénaire originaire d’Asie où elle est toujours produite (Chine, Inde, Indonésie,…) et où son utilisation traditionnelle en cuisine et médecine remonte à près de 5000 ans, le gingembre (Zingiber officinale) dont la culture nécessite chaleur et humidité. Deux paramètres que la plante, surtout exploitée pour son rhizome (tige souterraine) charnu, semble avoir alchimisés pour les transcender dans ses applications thérapeutiques. Pareillement au sol - véritable « système digestif terrestre » - dans lequel le rhizome de gingembre s’épanouit, notre propre tube digestif va être son terrain d’action privilégié et le principal bénéficiaire de ses bienfaits. Composé à 60% d’amidon auquel s’ajoutent 10% de protéines et de graisses, c’est surtout par les oléorésines, composés aromatiques, vitamines et minéraux qu’il contient que son action thérapeutique va s’exprimer.
Bien-être digestif
Le bénéfice digestif du gingembre s’articule autour de ses propriétés anti-inflammatoires, antispasmodiques et protectrices du foie. La médecine traditionnelle asiatique le conseillait ainsi pour les convalescents et les estomacs fatigués. En régulant la tonicité du tube digestif et sa production d’enzymes digestives, il améliore les digestions lentes et difficiles. Le prendre avant le repas en tisane de plante fraiche (1 cuillère à café du rhizome râpé et infusé, de préférence bio) peut donc se révéler utile en cas de manque de sucs digestifs ou d’hypo-acidité gastrique. Incorporé au repas, il en améliore également la digestibilité. Utile en cas d’ulcère digestif grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, il se révèle surtout un excellent anti-nauséeux et antivomitif, que ce soit dans les cas de mal des transports ou des nausées de grossesse pour lesquelles il est autorisé à la dose moyenne de 1 à 2 grammes de poudre sèche par jour (en complémentation, si son goût en cuisine n’est pas apprécié). En moyenne, on considère que 2 grammes de poudre équivalent à 10 grammes de rhizome frais.
Son action anti-vomitive est également exploitée dans certains pays pour atténuer les nausées liées aux chimiothérapies anticancéreuses. Étant, de plus, un remarquable antioxydant, il protège le foie des effets délétères associés à ces traitements médicamenteux lourds. Outre ces indications majeures, il semblerait qu’une consommation régulière (on conseille de ne pas dépasser 10 grammes frais par jour) permette également de diminuer le cholestérol et de réguler la glycémie. Une véritable panacée digestive donc !
Tonique général
En dehors de la sphère digestive, les vertus du gingembre s’expriment dans d’autres domaines comme le traitement des rhumatismes, sous forme par exemple de cataplasme de teinture mère ou de plante fraîche. Les médecines traditionnelles en indiquent également l’usage en cas de fièvre, d’état grippal, de douleurs menstruelles, de migraine et de fatigue. Sa richesse en vitamines (surtout B1, B2, B3 et C pour la forme fraîche) et en minéraux (manganèse, phosphore, magnésium, calcium, sodium et fer) explique son effet dynamisant général. Très antioxydant à l’instar d‘autres végétaux tels que le curcuma ou le brocoli, le gingembre apparaît aujourd’hui comme un complice précieux dans toutes les pathologies associées aux radicaux libres tels que les troubles neurodégénératifs (Alzheimer) ou encore le cancer. Il améliorerait également les encombrements bronchiques.
A toutes les sauces
Qu’il s’agisse du très courant jamaïcain utilisé surtout frais en cuisine, de l’australien au goût sucré et citronné utilisé en confiserie, de l’indien ou encore du chinois, le gingembre se décline en version salée ou sucrée (forme confite), en forme solide dans les plats ou liquide dans diverses boissons (bière au gingembre, « Ginger Ale, soda,…). Souvent employé frais (plats cuisinés, infusions, …) pour sa saveur légèrement piquante et citronnée, élément clé de la cuisine asiatique, c’est en poudre à la saveur chaude ou encore sous forme confite que le préfèrent la pâtisserie et la confiserie. Il en existe également une forme marinée dans le vinaigre (le « gari », très utilisé en cuisine japonaise). Préférez les rhizomes jeunes (et bio si possible, l’absence d’irradiation en préservant alors toute la vitalité) pour leur texture tendre, les plus âgés étant nettement plus fibreux. La forme fraîche permet en effet de multiples usages, allant de la tisane réchauffante et décongestionnante bronchique en hiver au plat parfumé, voire même au cataplasme anti-douleur ! Bien que disponible sous différentes formes thérapeutiques (poudre, extrait sec, teinture Mère, Huile Essentielle, …), il serait donc très dommage de s’en priver dans l’assiette et au gré de ses envies ou de ses besoins !
POUR EN SAVOIR PLUS :
De la Lumière à la Guérison-Phytothérapie entre Science et Tradition, de P. Depoërs, F. ledoux et P. Meurin, Editions Amyris
Traité Pratique de Phytothérapie, Dr. Jean-Michel Morel, Editions Grancher
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