Nous avons la chance formidable de vivre une période de transition dans l’histoire de l’humanité. Période où tout est encore possible, le pire comme le meilleur. Au-delà de nos désirs de construire un monde plus durable, plus fraternel, plus bienveillant que va potentiellement faire naître en nous cette crise sanitaire, social, écologique et économique, quel blocage intérieur va sûrement nous empêcher d’y arriver ?
L’impossible…
L’expérience tiré de l’accompagnement de nombreux projets collectifs nous montre qu’il est quasiment impossible d’engendrer humainement la suite de notre monde. Il est important de comprendre les raisons qui mènent à l’échec de presque toutes tentatives de construction d’un nouveau monde pour nous permettre de trouver le chemin ensemble.
Bien sûr quelques petits groupes réussissent cet exploit du vivre ensemble dans la paix et dans une profonde bienveillance entre les êtres. Même si en apparence, nous ne partageons pas tous cette promiscuité dans notre quotidien. Dans les faits, sauf à vivre en ermites, nous sommes tous dans des systèmes collectifs très impactants (couple, famille, association, administration, entreprise, ville, département, région, pays, Europe…).
Il y a les bonnes et justes raisons qui nous poussent à essayer d’élaborer des projets collectifs durables et ce qu’inconsciemment nous venons y chercher ! Alors pour éviter de reproduire nos schémas enfermants et pour permettre à nos rêves de devenir une belle, sereine, bienveillante et durable réalité, faut-il regarder ce qui se joue ou se rejoue inconsciemment pour nous ?
Pourquoi est-ce si difficile ?
Les principales difficultés rencontrées dans presque toutes structures ou groupes sont quasiment toutes liées :
• A la non guérison de nos blessures de l’enfance qui activent en nous de profondes mais inconscientes tensions dans notre rapport aux autres, à la société et à la vie.
• A l’enfermement névrotique dans un schéma de systèmie de type « familiale » dans lequel tout groupe et toute relation vont entrer et fonctionner de manière inconsciente.
• Au modèle patriarcal (porté par un homme ou une femme) qui va produire un déséquilibre structurel et affectif inconscient du fait de l’absence du « féminin » porteur de l’Amour inconditionnel, intemporel et profondément bienveillant (porté par une femme ou par un homme).
• Au principe pyramidal qui régit la quasi-totalité des structures de manière inconsciente et ce même dans les lieux ou les structures qui désirent mettre en place un principe d’horizontalité entre les êtres.
• Au désir de pouvoir, au besoin de reconnaissance de l’origine du projet, à l’argent, à la propriété, au mode de gestion des conflits qui sont sources de tensions potentielle-ment explosives.
• A l’absence d’un « rêve » commun, d’une vision commune permettant d’incarner ce rêve, à l’absence de valeurs, et d’objectifs communs qui empêchent la construction d’un Nous.
• Et enfin, à l’absence d’un système de décision simple basé sur ce « commun » (rêve, vision, valeurs, objectifs…) rendant extrêmement difficile la construction d’un nouveau modèle de société.
Toutes ces difficultés nous mettent en inca-pacité de construire un NOUS ensemble, quel qu’il soit ! Cela peut sembler lourd à prendre en compte, à mettre en place.
La systémie de groupe : un algorithme de l’être humain
Nous sommes là au cœur de la systémie de groupe et de son effet activateur de tensions, qui se jouent et se rejouent quotidiennement, à tous les niveaux, dans notre environnement (relations, amis, homme, femme, famille, association, ONG, syndicat, parti politique, administration, entreprise, ville, État, structure internationale).
C’est l’activation de ces tensions qui conditionne notre état d’être, notre humanité, nos relations avec les autres et notre lien à la Terre. C’est cet état d’être qui fait naître en nous telle ou telle pensée politique, économique, sociale, bienveillante ou non.
Cependant se sont bien souvent les mots que nous entendons ou que nous utilisons au quotidien dans nos paroles ou nos écrits qui ouvrent ou verrouillent les portes du cerveau, du cœur et de l’âme, chez nous comme chez l’autre.
Ces mots qui réveillent en nous des tensions sont des cadeaux, si nous sommes à l’écoute de nos ressentis et de l’origine des émotions qu’ils activent en nous. Ce sont des indices « précieux » qui peuvent nous permettre de trouver le chemin de la libération de nos enfermements inconscients et de l’éveil à la vie et à l’amour. Ce regard, cette « clé de lecture » de la systémie de groupe, cet algorithme de l’être humain peut être extrêmement libérateur pour nous et source d’une transformation puissante et bienveillante.
Bien sûr, il ne suffit pas de claquer des doigts pour nous libérer complètement de ces schémas dans lesquels nous sommes enfermés depuis parfois des décennies, voire des siècles. D’un point de vue familial, sociétal, éducatif, économique, politique, religieux, ces enfermements sont souvent très anciens voir transgénérationnels.
Mais en acceptant de regarder ce qui se joue et se rejoue pour nous dans nos tensions au travers de la grille de systémie de groupe, en acceptant la pleine responsabilité de ce que nous vivons, en mettant en place des réponses bienveillantes pour nous et pour les autres, en prenant le chemin de guérison vers la paix intérieure et la paix avec les autres, nous pouvons construire sur des valeurs et des objectifs communs à tous, un demain serein, durable et heureux bien plus facilement qu’il n’y paraît.
Bien sûr, l’égoïsme, le désir de puissance, le besoin d’avoir, les croyances, font jaillir la haine, la colère et la violence qui fracassent notre monde aujourd’hui, mais c’est seulement parce qu’ils communiquent mieux que l’amour. Tout ce fracas, additionné aux incertitudes climatiques, économiques, sanitaires et sociales, active des peurs en nous et nous empêche d’oser prendre le chemin. Pourtant, le chemin, la voix du Cœur, est déjà là présent en chacun de nous.
Le possible…
Afin de donner toutes ses chances à un projet collectif, conscient des enjeux et des difficultés évoqués ci-avant, il faudra donc aborder avec la plus grande attention les aspects de :
• l’engagement
• l’origine
• l’utopie
• la vision
• les valeurs
• les objectifs
• les champs d’actions
• l’outil de décision
Toutes ces facettes d’un projet collectif seront à travailler tant en individuel qu’en collectif.
Pour plus d’informations sur cette démarche, vous pouvez vous adresser aux ateliers d’intelligences du Cœur : construire ou continuer l’aventure avec des outils simples et un cadre bienveillant pour tous ou se séparer en conscience et dans la paix. http://homocordis.org/index.php/le-chemin-2/
Aussi, le Livre « VIVRE ENSEMBLE DEMAIN – Retour d’expériences sur les laboratoires humain du futur… » de Bertrand Lacoste aux Éditions Homo Cordis
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