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Ancre 1

"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Accueillir avec joie tous les défis de la vie sur Terre ?




Je n’ai aucune envie d’être « là » !


Toute petite, et avant même d’avoir les mots pour cela, je me revois m’interrogeant sur le sens de la vie, de la mort … tout en étant une petite fille très joyeuse ! Mais cependant je n’ai pas du tout envie d’être là ! Et, avec le temps, je n’ai qu’une envie : fuir les défis imposés par la vie sur Terre.


Ce refus et cette quête m’amènent à une phase suicidaire à l’adolescence ; puis à la découverte d’une technique de méditation à l’âge de vingt ans – que je pratique encore des dizaines d’années plus tard. Je commence enfin à trouver un certain apaisement intérieur.


Comment j’accepte d’y être ! Tout est cadeau


Néanmoins c’est seulement dix ans plus tard, à l’âge de trente ans que j’accepte enfin, très consciemment, d’être sur Terre, avec tous les défis que cela comporte.


En même temps je découvre combien je vis dans l’attente, de ceci, de cela, de la part d’un tel, d’une telle, des circonstances… ; et je me rends compte que je suis toujours déçue… ; et que, en vérité, « de quel droit puis-je attendre quoi que ce soit, de qui que ce soit, ou de quoi que ce soit ? ». Je n’ai RIEN à attendre, de qui que ce soit, ni de quoi que ce soit ! Jamais.


Le sous-produit de cette prise de conscience, qui m’émerveille encore aujourd’hui, est que tout, tout, TOUT est, toujours, cadeau !


Je peux répondre à ma vocation de devenir médecin, médecin en soins palliatifs


Une fois accepté ma présence sur Terre je suis enfin prête pour répondre à une vocation qui m’habite depuis que je suis toute petite : « faire » médecine (difficile de commencer de telles études tant que je refusais d’être « là » !!).


Je commence donc et découvre, dès la deuxième année de ces études, et alors que je travaille durant l’été comme aide-soignante dans un service de cancérologie, combien les malades, les soignants, les médecins, tout un chacun en fait, est terrorisé par la mort…et que ce n’est plus du tout mon cas. Je prends conscience que je suis à ma place pour accompagner les personnes confrontées à la fin de vie, à la mort.


C’est le tout début des soins palliatifs en France, et je vais m’inscrire très naturellement dans ce mouvement naissant. J’ai ainsi, aujourd’hui, une pratique de plus de trente-cinq ans de ce type d’accompagnement. J’ai l’occasion d’écrire un premier livre à ce sujet, il y a environ dix ans. Ce premier livre me donne l’occasion, toujours sur ce thème de la confrontation à la mort, de rencontrer un public beaucoup plus large.


Aujourd’hui en retraite depuis quelques mois de mon activité hospitalière, je continue à le faire, dans des cadres de plus en plus variés : entretiens individuels, conférences, colloques, séminaires, articles, consultations…


L’expérience personnelle de la maladie grave


Riche de ce « bagage de vie », très succinctement évoqué ci-dessus, la vie me donne d’aborder, dans mon corps, la maladie grave, potentiellement mortelle. Alors que je termine l’écriture de mon second livre je découvre, sans avoir ressenti de signes précurseurs, que j’ai un cancer (le bilan en révèlera deux, concomitants).


Il s’agit d’une expérience que je vis d’emblée dans un état d’équanimité profonde, de présence intérieure accrue. Je me sens totalement en paix. Et je sais, simultanément, qu’il va me revenir de témoigner, d’écrire à ce sujet.


Il me faut néanmoins plusieurs années avant de pouvoir le faire. La « crise Covid » vient enrichir mon vécu. Je découvre que, dès le début de cette crise, je porte un regard singulier sur ce que nous vivons collectivement. Cette vision va s’affiner, se préciser, se développer …avec le temps.


Je me rends à l’évidence, peu à peu, que mon parcours, mon bagage de vie, me gratifient d’un certain crédit auprès d’autrui. C’est un peu comme si je devais assumer l’attribut d’une certaine « autorité ».


Dans « Le sourire de la chenille » je témoigne de mon vécu personnel de la maladie grave, potentiellement mortelle. Je suis consciente qu’il s’agit d’un parcours singulier, qui peut éventuellement aider mes lecteurs confrontés eux-mêmes, ou par l’intermédiaire d’un proche, à la maladie grave, potentiellement mortelle à court terme.


J’ai la sensation, dès le début de cette dernière expérience, de recevoir un cadeau merveilleux !...à déballer peu à peu, au rythme donné par la vie. Plusieurs « outils », découverts avec les années, m’amènent très spontanément à cette perception, à ce vécu – et je tente de les partager dans « Le sourire de la chenille ».


Deux puissants outils : le regard et la gratitude


J’en citerai principalement deux ici, qui font chacun l’objet d’un chapitre : l’importance du regard que nous posons sur les choses et la gratitude envers toute chose.


Le regard extérieur est celui que nous portons sur le monde qui nous entoure, sur les évènements, sur nous-même, sur ce qui nous apparait en « surface ». C’est le domaine de l’intellect, du mental, de l’ego, du « j’aime/ je n’aime pas », de l’Avoir, de la compétition. C’est un domaine où nous recherchons le contrôle ; un domaine très agité, empli d’obstacles. Toute notre civilisation nous entraine à développer ce regard.


Par contraste, le regard intérieur est le domaine du cœur, du lâcher prise, de l’accueil, de la tolérance, de la spiritualité, de l’amour. C’est le domaine de l’Etre ; calme, paix, joie intérieure. Tout y est possible. La méditation, la contemplation, la beauté, le service à autrui…ne sont que quelques-uns des moyens d’entraîner notre regard à se tourner vers l’intérieur. Et notre civilisation ne nous y pousse pas.


De son côté, la gratitude est un outil que j’ai appris à reconnaitre et utiliser depuis mon enfance. A cette époque, et pendant des années, en particulier du fait que je me refusais si intensément à « être sur Terre », j’ai vécu plusieurs moments où je me disais : « Je n’y comprends rien ; je suis dans le noir… Mais je sais que " c’est bien "». Sentiment ténu, mais présent, que tout se trouve à sa juste place, toujours…même si je n’identifiais, ni ne vivais consciemment, celle qui était la mienne !


Lorsqu’à l’âge de trente ans, comme je l’écris plus haut, je découvre avec émerveillement que tout, tout, TOUT est cadeau : la gratitude devient pour moi un outil beaucoup mieux identifié ; j’en perçois de plus en plus la puissance.


Aujourd’hui, la gratitude imprègne chaque moment de mon existence…quelle que soit la couleur, la nature, de ce moment…et si elle me quitte un moment c’est pour revenir avec une intensité nouvelle ! La gratitude relève du domaine intérieur évoqué plus haut.


« La gratitude est une connexion intérieure avec nous-même, Dieu et l’univers entier » Cette citation d’Amma, grande sainte de notre époque, née dans le sud de l’Inde, exprime ce que je vis et tente de partager dans « Le sourire de la chenille ».


Comment ne pas sourire ! Etre sourire !


J’ai peu à peu découvert qu’éveiller des résonnances chez mes lecteurs - même si ces résonnances peuvent sembler très minimes – vient soutenir chez eux cette maturation vers eux-mêmes, que nous vivons tous.


Vivre la « crise Covid » munie de ces outils


Lorsque survient la « crise Covid », dont il semble que nous soyons peut-être encore loin d’être sortis, j’utilise très spontanément, et en particulier, ces deux outils qui me sont presque aussi proches que le souffle : le regard intérieur et la gratitude. Dans un chapitre spécifique du « Sourire de la chenille » je tente de communiquer la perception qui en découle. C’est, en vérité, une perception très positive….qui ne prétend en aucun cas nier les aspects sombres de ce que nous vivons.


Le Padre Pio utilisait une image pour parler, je crois, du pourquoi de l’existence du « mal » : imaginez une mère qui brode sur un métier. Elle est assise sur un tabouret haut et son enfant joue à ses pieds. Après un long moment : « Maman ! Pourquoi passes-tu autant de temps à faire quelque chose d’aussi laid ? ». La mère, peut-être un peu interloquée dans un premier temps, mais pleine d’amour pour son enfant, le prend dans ses bras et lui montre le dessus de la broderie…c’est-à-dire l’endroit, si beau…au contraire de l’envers ! L’envers ; l’endroit… : les deux vont de pair, indissociables. Seule l’étroitesse de notre regard nous empêche de voir les deux…


Mais il est possible de voir l’ensemble : l’envers/l’endroit...le bien/ le mal…l’ombre/la lumière.


Notre époque nous pousse à un entraînement intensif de ce point de vue…et je tente de le partager avec mes lecteurs dans ce nouvel ouvrage.


Nous vivons collectivement une période de métamorphose. La chenille qui se liquéfie dans son cocon peut vivre une angoisse profonde, intolérable….Elle peut peut-être aussi avoir la prescience de ce qui est en train de s’opérer en elle et, transportée par la merveille du phénomène en cours, sourire et l’accueillir avec joie !


Je crois profondément que nous sommes collectivement conduits à passer de l’état d’une chenille terrorisée à celui d’une chenille dont le sourire n’en fi nit pas de s’étirer, empli de gratitude et totalement confi ante ! Je tente de partager cette vision, nourrie et entraînée par mon expérience propre, avec mon lecteur, avec l’espoir qu’elle contribue à le soutenir durant cette période si totalement exigeante.
























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