J’ai lu récemment une publication d’Eric Emmanuel Schmitt qui parlait de son étonnement concernant le pessimisme. A coté d’une forme d’apologie de l’optimisme, il écrivait surtout ceci : « Non seulement je ne perçois pas l’intérêt pratique de la tristesse, mais je n’ai jamais compris l’intérêt philosophique du pessimisme. Pourquoi soupirer si l’on a la force de sourire? ».
Cet écrivain prolifique, intelligent et sensible semble ne pas comprendre le pessimisme. Je suppose donc que la tendance naturelle d’Eric Emmanuel Schmitt va vers l’optimisme. Partant de cela, je conçois donc qu’il puisse passer à côté d’un vécu qui lui est étranger.
Ce dont il ne tient pas compte dans cet écrit, c'est notamment du passé traumatique des personnes. La plupart ne sait pas que souvent elles ont développé des parties qui influencent leur personnalité. Ces parties sont issues de traumatismes arrivés plus ou moins tôt dans l'histoire de chacun, qui n’ont pas pu être résolus et dont le deuil n’a pas été effectué. Cela peut aussi arriver lorsque quelqu’un n’a pas été entendu ou compris adéquatement dans sa détresse, à l’époque.
Chaque être humain va réagir de manière plus ou moins (in)consciente à un événement dans le présent, en fonction de son vécu passé : éducation, relations passées, instruction, événements traumatiques non résolus, génétique, croyances familiales, liens d'attachements créés avec les parents...
Prenons un exemple simplifié : mon père m’a très régulièrement dit pendant mon enfance que « pleurer, c’est pour les filles ! » et il m’a empêché d’exprimer peur et tristesse (1er traumatisme). Ma mère de son côté, pour des raisons qui lui appartiennent, n’a jamais su montrer son amour, ni par des mots ni par des gestes (2ème traumatisme).
Dès le début de la vie, les croyances que les émotions sont à rejeter et que je n’ai pas droit à l’amour, pourraient s’ancrer. De plus, à l’école, je suis parfois la risée des autres élèves (3ème traumatisme). Non seulement je souffre, mais en plus aucun adulte à l’école ou à la maison ne prend la juste mesure des traumatismes que je vis là-bas.
Les blessures vont s’ancrer et créer des enfants intérieurs (aussi appelés « exilés » ou parts refoulées), car je me sens impuissant face à ce que je vis.
J’ai peur, mais je ne le montre pas. Et un enfant pleure à l’intérieur de moi car, comme je veux être aimé de papa, je ne peux pas faire comme une fille qui pleure ouvertement. Et maman n’est pas là pour moi non plus. Je reste avec mes problèmes (4ème traumatisme).
Afin de cacher mes larmes intérieures je peux, par exemple, développer le masque de la dureté et finir, le temps passant, par frapper toute personne qui tente de me blesser (il y a mille autres masques possibles). Comme ça fonctionne, je risque de développer la croyance que les gens ne me respectent que si je leur montre ma force. C’est un égo qui se crée, possiblement pour longtemps. Celui-ci sera alors jugé par l’entourage (institutrices, parents...) et créera à terme encore plus de rejet (5ème traumatisme). Cela renforcera alors le passé traumatique et créera possiblement un cercle vicieux de culpabilité, de colère contre l’autre et soi-même, de honte et toujours plus de tristesse intérieures.
A l’inverse, un enfant qui a été nourri dans son estime et sa capacité émotionnelle pleurera s’il est rejeté par ses amis à l’école. Les parents iront voir l’institutrice ou celle-ci verra les pleurs légitimes de l’enfant. Aucun enfant intérieur ne souffrira alors en lui suite à ces soucis spécifiques. La violence n’a pas lieu d’être. Ceci dit, cela ne veut pas dire que cet enfant n’aura aucune partie blessée ou masques. Tout le monde en a ! Mais il sera mieux armé face aux problèmes de la vie.
Dans la vie quotidienne, comme dans les problèmes de la vie, nous ne sommes décidément pas tous égaux face à nos égos : à cause de leurs manières différentes de penser et de réagir aux événements, le premier enfant aura peut-être une vision probablement plus pessimiste sur le monde, la vie, lui-même et les autres. L’enfant choyé et accompagné émotionnellement aura lui une vision plus claire et ouverte des choses.
Encore que… Même le premier enfant pourrait développer une vision totale et permanente d’optimisme face aux autres. Il portera alors un masque souriant pour éviter que sortent face aux autres les larmes qui coulent en lui. Être souriant et optimiste ne le rendra pas plus heureux pour autant.
Tels que présentés par Eric Emmanuel Schmitt, le pessimisme et l’optimisme sembleraient être des manières d’être et de penser qui divisent les êtres humains en deux catégories qui ne se comprennent pas. Et c’est assez vrai que nous ne nous comprenons pas toujours.
Pourtant, à mon avis, aucune de ces deux vues ne correspond à une vérité ultime. Il n’est pas plus vrai de dire que tout va aller de mal en pis, que de dire que tout ira bien dans tous les cas. Les deux extrêmes sont fausses, car personne ne sait ce qu’il va advenir.
Sortir des pensées limitantes, est-ce possible?
Et s’il y avait un juste milieu entre optimisme et pessimisme ? Se rapprocher de l’harmonie intérieure c’est aller vers ce qui serait une forme de réalisme : je ne sais pas ce qu’il va advenir et je fais de mon mieux pour que cela se passe bien. Et si quelque chose se passe mal, je sais que c’est momentané. Je peux donc garder un sourire confiant, et exprimer mon désarroi auprès des personnes qui me respectent.
La bonne nouvelle c’est que nous pouvons entendre et parler avec les enfants intérieurs qui vivent dans le passé traumatique. Les apaiser définitivement et les intégrer à notre présent.
Les égos (nos protecteurs intérieurs), qui nous gouvernent par moments, sont aussi des interlocuteurs possibles qui peuvent devenir des alliés indéfectibles, pour aller vers une vie meilleure et plus épanouie.
La méthodologie HSI (Harmonie Systémique Intérieure) combine une connaissance profonde du fonctionnement des traumas et de la manière de les guérir, avec les avancées merveilleuses de l’IFS©, qui aborde la multiplicité intérieure (émotions et mentalisations) par le Moi Profond, cette entité en nous qui est calme, empathique et dans l’acceptation.
En y ajoutant les bienfaits des approches psycho-corporelles que sont l’EFT (Techniques de Libération des émotions par stimulation de points d’acupuncture) et les Empreintes Traumatiques précoces, la méthodologie HSI, permet de traiter les traumas émotionnels avec sécurité et efficacité, pour aller vers une vie intérieure harmonieuse.
Le cycle HSI de formations est accessible à tous, professionnels de l’aide à la personne ou toute personne qui souhaite le devenir.
Il est idéal pour les (psycho-)thérapeutes et pour toute personne qui désire complémenter sa pratique actuelle, tels les professionnels de la relation d’aide et les soignants – psychologues, éducateurs, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, ostéopathes, infirmières… – qui y trouveront des outils efficaces, doux et professionnels pour accompagner les personnes en difficulté.
Daniel VERPLAETSE
Ressources :
- Cycle de formation HSI : https://cyclehsi.com/la-formation-hsi
- EFT : https://cyclehsi.com/la-formation-hsi/eft2-formation-pro-a-left-laccompagnement-de-la-personne/
- Traumas et Empreintes Traumatiques Précoces : https://cyclehsi.com/la-formation-hsi/specialisation-pour-therapeute-trauma-et-dissociation-complexes-reconnaitre-et-apprehender/
Comments