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"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Les autres Pouvoirs de l'Esprit




Qu'est-ce que l'Esprit ?


L'Esprit est un processus complexe qui se construit, tout au long de la vie ; il est un processus qui s'accomplit en interdépendance permanente avec tout ce qui n'est pas lui : le corps qu'il habite intégralement (le cerveau n'est qu'une plateforme logistique de l'Esprit qui est consubstantiel à l'intégralité du corps) et le monde qui le fait émerger.


L'Esprit conjugue cinq dimensions qui se nourrissent réciproquement, sans hiérarchie ni séparation entre elles. L'Esprit est un processus organique intégré, unique et unitaire, qui se présente et se manifeste sous cinq aspects différents, mais qui n'a aucune composante. Il est un Tout indissociable.


Ces cinq fonctions de l'Esprit sont la Mémoire, la Volonté, la Sensibilité, l'Intelligence et la Conscience. Regardons-les et spécifions-les dans l'ordre.


La Mémoire : comme tout processus complexe, l'Esprit se construit par accumulation ; tout le vécu s'empile dans la Mémoire qui, contrairement à ce que l'on raconte, ne siège pas que dans le cerveau ; celui-ci ne gère que la mémoire instantanée, superficielle, immédiate. Chaque cellule du corps possède aussi sa propre mémoire instantanée. Mais le "gros" de la Mémoire est tout ailleurs, dans les couches du temps accumulé qui, comme le bois de l'arbre sous le cambium, demeurent, à jamais, "sous" la fine couche de l'instant actif, dans les profondeurs inactives du passé universel. De là nos expressions : se "souvenir" (faire venir du dessous) ou se rappeler (appeler à nouveau à soi, réactiver). Dans cette Mémoire, tout se désactive naturellement et peut parfois se désactiver volontairement (c'est cela que l'on nomme l'oubli), mais rien ne s'efface jamais.


La Volonté : un processus qui n'est que ce qu'il est déjà devenu, s'arrête et meurt. Pour que l'Esprit puisse continuer sa quête d'accomplissement, il faut que face à ce qu'il est déjà devenu, se place ce qu'il pourrait encore devenir. Et pour que le pont s'établisse entre ces deux pôles, l'un réel et l'autre potentiel, il faut qu'existe une Volonté d'advenir à soi, un désir de devenir soi. Cette Volonté, souvent impalpable, inconsciente et implicite, fut appelée, par Nietzsche, la Volonté de Puissance ou, par Bergson, l'Elan Vital. Sans elle, rien ne se passe plus, tout s'arrête, l'individu devient zombifié ou suicidaire ; il n'y a plus de moteur existentiel.


La Sensibilité : elle permet la connexion de l'Esprit avec tout ce qui n'est pas lui, elle est la source de tout le ressenti, par le canal des sens physiques, bien sûr, mais pas seulement. On connait aussi d'autres canaux que l'on appelle l'instinct, l'intuition, le feeling, le flair. Bref, deux grands canaux de Sensibilité fonctionnent en nous : celui qui capte des messages analytiques ("cette jolie cuisine embaume silencieusement le coq au vin") et celui qui entre en résonance avec des ambiances holistiques ("Je me sens très mal à l'aise dans ce groupe"). Selon les individus, la Sensibilité est plus ou moins acérée, intrinsèquement (un spectre large s'ouvre de l'insensible à l'hypersensible), et/ou plus ou moins activée par la Volonté sous la forme de l'attention, de la concentration, de la vigilance, …


L'Intelligence : elle est le centre de la reliance entre chaque nouvel élément perçu ou ressenti, et tout le reste de la Mémoire. Elle est l'intégrateur, en somme. Elle relie entre elles toutes les informations, nouvelles et anciennes, afin que l'ensemble forme un "tout" et non un "tas". Plus ce "tout" est cohérent, plus la personne est saine, équilibrée, sereine, tranquille.


L'intelligence s'occupe, en somme, de mettre perpétuellement le vécu en bon ordre afin que la Mémoire - c'est-à-dire ce que chacun est réellement, tel qu'en lui-même - soit la plus cohérente possible, la plus unitaire, la plus intégrée, la plus indissociée, la moins fragmentée possible.


L'Intelligence agit au niveau analytique en s'ingéniant à intégrer chaque nouveau fragment de vécu dans le Tout mémoriel. Mais aussi, de temps en temps, elle doit faire le grand nettoyage et restructurer globalement la Mémoire parce que celle-ci a accumulé trop de fissures, de ruptures, de contradictions, d'incohérences, etc …


La Conscience : elle constitue l'indispensable plateforme de confrontation des quatre autres. Elle a charge de débusquer, en permanence, les contradictions et incompatibilités entre le désiré, le mémorisé, le ressenti et le pensé. Et il y a du boulot ! C'est elle qui décrètera : "Tu ne désires pas ce qu'il faut, tu ne te souviens pas bien, tu ne fais pas assez attention, tu penses mal …". Elle dit : "Tu te trompes", autrement dit. Elle est la tour de contrôle au service de l'envol de l'Esprit.


De plus, il existe six pôles dans l'esprit humain, respectivement, la volition et la mémorisation (axe dynamique), l'intuition et la perception (axe topologique), la structuration et la conception (axe eidétique). Chacun de ces six pôles peut entrer en tension (positive en cas de conjonction, ou négative en cas de contradiction) avec chacun des cinq autres, ce qui donne quinze canaux tensionnels et, donc, trente "émotions" de base.


Soit, mais dans le quotidien, cela ne vous avance guère. Alors … ?



L'équilibre et dissipation des tensions


Les Anciens disaient qu'un humain est fait d'un Corps qui incorpore la Matière, d'une Âme (ce qui "anime", en latin) qui vit la Vie et d'un Esprit qui pense l'Ordre ; le tout bien accordé par le Coeur (cor, cordis en latin), là où tout s'équilibre et s'harmonise.


La physique des processus complexes (et l'humain en est bien un) ne dit pas autre chose, même si elle utilise un vocabulaire bien à elle.


Elle dit qu'un processus, c'est d'abord une territorialité, c'est-à-dire un volume encapsulé ou individué, en relation d'intégration et d'échange permanent avec un milieu extérieur.


C'est ensuite une intentionnalité, c'est-à-dire un besoin fort d'accomplir sa profonde raison d'exister, d'une part, mais en préservant et en perpétuant sa propre identité, sa propre nature, sa propre réalité.


C'est enfin une logicité, c'est-à-dire un besoin d'ordonnancement, de cohérence, de règles de vie, mais aussi, à la fois, un besoin de créativité, d'imagination, d'innovation, de surprise.


Mais, on le sent immédiatement et on le sait bien dans la vie quotidienne, ces trois pôles sont souvent en contradiction les uns avec les autres. Par exemple, avoir un projet fort, mais n'avoir pas les moyens physiques ou mentaux de le réaliser. Par exemple, avoir besoin de solitude tranquille, mais être incapable de ne pas avoir d'échanges avec le monde. Par exemple, être rassuré par une vie bien ordonnée, bien rigoureuse, mais vivre dans un milieu complètement perturbé et perturbant.


Une quatrième instance est donc indispensable pour dissiper au mieux ces tensions contradictoires et revenir au plus près d'un équilibre confortable.


Appelons cette instance - que les Anciens appelaient le "Coeur" - le processus interne de régulation, dont la mission, rappelons- le, est de dissiper optimalement les tensions induites par les contradictions permanentes entre les différents pôles du processus concerné.


Si l'on applique tout ceci au fonctionnement de l'esprit humain, il vient assez naturellement que les trois pôles fondamentaux s'expriment de la façon suivante :

  • la territorialité s'y manifeste par la sensibilité aux mondes tant intérieur qu'extérieur, sensibilité qui s'exprime de deux manières : la sensitivité analytique des cinq sens physiques, et l'intuitivité holistique qui perçoit globalement la configuration dans laquelle l'esprit se trouve ;

  • l'intentionnalité se manifeste par un sens de la temporalité dans le monde c'est-àdire par l'accumulativité du passé dans la mémoire, d'une part, et par la volonté d'accomplissement dans le futur, d'autre part ;

  • la logicité, quant à elle, se manifeste par les actes de la pensée, par la réflexivité qui, elle aussi, est tenaillée par deux tendances : la première s'appelle la rationalité qui tend à être la plus logique et cohérente possible, et la seconde s'appelle l'imaginativité qui tend à pallier les manques et les "trous" de l'image mentale que l'on se fait, en inventant tous les fragments utiles.


Il reste alors à équilibrer, à harmoniser, à réguler tout cela et à dissiper, optimalement, toutes les tensions dues aux immanquables contradictions qui surgiront entre mémoire et volonté, entre rationalité et imaginativité, entre sensitivité et intuitivité. Cette instance de régulation s'appelle la conscience qui n'est ni un "lieu", ni un "organe", mais bien un processus de dissipation des tensions mentales.


S'il n'y a pas de tensions, la conscience "s'endort" et tout se passe inconsciemment ; mais que survienne une "souffrance", même ténue, et la conscience s'éveille immédiatement pour y réagir et dissiper la tension causant de ce mal-être.


A ce stade, un sérieux paradoxe doit être éclairé : le meilleur moyen d'éviter toute forme de souffrance, c'est-à-dire de tensions contradictoires entre les facultés de l'esprit, c'est de "fermer toutes les écoutilles" : ne rien sentir (apathie), ne rien ressentir (amorphie), ne rien mémoriser (amnésie), ne rien vouloir (atonie), ne rien penser (aphasie), ne rien imaginer (asthénie). L'esprit alors se ferme et engendre toutes les formes de l'autisme, du plus partiel ou plus total. C'est ce que l'on appelle la stratégie sphéroïdale du fait que, de tous les volumes géométriques, c'est la sphère qui enferme le plus gros volume dans la plus petite surface de contact avec le monde extérieur. Un processus sphéroïdal vise donc à avoir le moins d'interaction possible avec son milieu ; il est fermé sur lui-même et répugne à tout échange, à toute relation, à tout contact.


Le paradoxe apparent tient donc en ce curieux constat que plus on vit "hors du monde", moins on est sujet à tensions, donc à souffrances. N'est-ce pas la manière de vivre la plus courante dans les grandes villes, totalement "hors-sol" ?


Heureusement, il existe une autre stratégie de vie ! Techniquement, on l'appelle la stratégie fractale (vs. sphéroïdale) qui consiste, tout au contraire, à déployer la plus grande surface possible d'interrelation pour un volume donné.


Pratiquement, cette stratégie revient à :

  • développer sa sensitivité en cultivant son attention, sa vigilance, son acuité sensorielle,

  • développer son intuitivité en écoutant ses intuitions, en leur faisant confiance,

  • développer sa mémoire comme un patrimoine précieux patiemment accumulé,

  • développer sa volonté en se lançant des défis, en multipliant ses projets,

  • développer sa rationalité en ne tolérant aucun illogisme, aucune incohérence,

  • développer son imaginativité en lâchant la bride à sa créativité, hors cadre.


On pourrait croire qu'en développant au maximum toutes ces facultés mentales, on risque fort de multiplier les contradictions, donc les tensions, donc les "souffrances".


Il n'en est heureusement rien pour une raison très simple : le recrudescence des tensions du fait de la multiplication des activités mentales, fait que, statistiquement, elles en viennent à s'annuler les unes les autres, ce qui procure une joie intérieure intense et une "paix du cœur" : la conscience devient beaucoup plus vive tout en restant apaisée et joyeuse.



Seulement exister n'est pas encore vivre !


Qu'est-ce que bien vivre ?


Depuis longtemps, telle est une des questions centrales de la philosophie.


Bien vivre, c'est dépasser le simple fait d'exister ou d'être jeté au monde (cfr. Heidegger) ; c'est prendre la vie au sérieux et décider de faire quelque chose de bien, de beau, de vrai, de sacré de cette vie.


Il existe trois niveaux existentiels où tâcher de bien vivre :


1. Le premier niveau est égocentré (moi) ; c'est là que se développent des doctrines comme l'individualisme (la quête d'autonomie extérieure maximale) ou le personnalisme (la quête l'épanouissement intérieur maximal). Une bonne évolution sur ce niveau s'exprime par le Plaisir qui se prend dans la Satiété (celle du corps, du cœur, de l'esprit et de l'âme).


2. Le deuxième niveau est sociocentré (les autres) : c'est là que se développent des doctrines, soit idéologiques comme le conservatisme ou le progressisme, soit politiques comme le libéralisme, le socialo-populisme, soit sociologiques comme le sociétalisme ou le communalisme, soit éthiques comme . Une bonne évolution sur ce niveau s'exprime par le Bonheur qui se reçoit dans la Reconnaissance (celle du corps, du cœur, de l'esprit et de l'âme).


3. Le dernier niveau est cosmocentré (le Tout-Un) : c'est là que se développent des doctrines soit métaphysiques comme le spiritualisme ou le matérialisme, soit mystiques comme la contemplativisme (l'expansion de la conscience personnelle) ou le méditativisme (l'extinction de la conscience personnelle), soit initiatiques comme l'ésotérisme ou le symbolisme, soit religieuses comme le dualisme monothéiste ou le monisme panenthéiste. Une bonne évolution sur ce niveau s'exprime par la Joie qui se construit dans l'Accomplissement (celui du corps, du cœur, de l'esprit et de l'âme).


Chacun de ces trois niveaux permet de développer une intensité existentielle et ainsi d'élargir ou d'approfondir son niveau de conscience (dans son intériorité, dans son humanité, dans sa spiritualité). Cet étagement des plans d'existence, permet de définir trois types humains, trois profils caractériels : l'égotique qui veut réussir sa vie, l'ambitieux qui veut réussir dans la vie et l'extatique qui veut magnifier la Vie.



La faillite de l'esprit …


Dans le domaine pensant de l'esprit, trois mondes se côtoient : celui des faits (fournis par la sensibilité et la mémoire), et ceux des images et des concepts (fournis par l'imagination et l'intuition).


Les "faits" sont des données brutes, plus ou moins avérées et validées, venant du vécu (des expériences).


Les "images" sont des structures imaginaires qui assemblent des faits pour en faire des chimères (des mythes).


Les "concepts" sont des idées conçues pour tenter de rendre compte de la cohérence entre les faits (des théories).


Ces trois mondes correspondent aux trois domaines généraux communs à tous les processus, même s'ils y portent d'autres noms. Et comme toujours, ces trois mondes, souvent antagoniques ou contradictoires, engendrent des tensions qui doivent être optimalement dissipées par une instance harmonisante et validante que l'on peut appeler la "raison" qui est le coeur actif de l'intelligence (une des cinq composantes de l'esprit). Lorsque la raison s'affaiblit ou démissionne (comme c'est le cas à notre époque), ces trois mondes entrent souvent en conflit.


A notre époque, le monde des images tend à devenir hégémonique, détournant, dévoyant et déformant les concepts et les faits pour en alimenter ses mythes (le prototype en est le mythe complotiste). La sensibilité se fait émotivité, l'intelligence se fait falsificatrice, et l'imagination mythique prend le pouvoir au total mépris de toutes les réalités, de toutes les connaissances et de tous les savoirs.


L'imaginaire (et tous les caprices qui l'accompagnent) a pris le pouvoir : on se réinvente soi-même (sexe, genre, tatouage, piercings, tonsure, coloration, scarification, …) et on réinvente sa relation au monde (racialisme, islamisme, indigénisme, écologisme, véganisme, gauchisme, hyperféminisme, …). Tout est réinventé dans des paysages imaginaires, irréels, surréalistes, mythiques et artificiels. Plus rien n'a de réalité. Et si d'autres s'avisent à montrer la réalité du Réel et l'artificialité de tous ces mensonges mythologisés, il suffit de les assassiner pour résoudre le problème.


On en est là !


Trois questions se posent donc, avec une certaine urgence :

  • Comment restaurer la véracité des faits ?

  • Comment restaurer la validité des concepts ?

  • Comment restaurer l'efficience de la rationalité ?


Il ne s'agit pas de restaurer les piliers du paradigme "moderne" aujourd'hui révolu (rationalisme, intellectualisme, positivisme, idéologisme, laïcisme, universalisme, égalitarisme, …). Il s'agit de dépasser les mythologies reptiliennes et archaïques, inhumaines et haineuses, agressives et meurtrières, qui germent partout, et de procéder à une respiritualisation de l'Humain et à une resacralisation de la Vie … en attendant, qui sait, une sacralisation de l'Esprit.











 


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