Depuis la nuit des temps, que ce soit en médecine chinoise, ayurvédique et indienne, l’homme consomme les produits de la ruche pour ses bienfaits thérapeutiques. Il les considérait comme sacrés : dans la mythologie de l’Egypte ancienne, le miel était né des larmes de Ré, le Dieu Soleil. En tombant sur le sol, ces dernières se transformèrent en abeilles. Celles-ci construisirent des rayons et produisirent du miel pour le bien-être des hommes.
Le miel était recommandé en tant que cicatrisant et était associé à la cire et à la propolis dans la momification des défunts.
Quant aux pharaons, ceux-ci l’utilisaient comme boisson lors du mariage, d’où l’expression : la lune de miel.
Hippocrate, médecin de l’Antiquité, le préconisait également pour faire baisser la fièvre, soigner les plaies et les ulcères.
Durant les Première et Seconde Guerres mondiales, des pansements à base de miel pour accélérer la cicatrisation des plaies des soldats étaient encore d’usage, mais le plein essor dans les années 50 de l’industrie pharmaceutique fera oublier durant quelques décennies ces précieux remèdes naturels.
Aujourd’hui, ce savoir millénaire est redécouvert et utilisé à nouveau en milieu hospitalier pour ses pouvoirs cicatrisants exceptionnels, que ce soit pour soigner des brûlures, des escarres ou même des plaies post-opératoires. Nommée apithérapie, cette pratique a retrouvé ses lettres de noblesse au sein du monde scientifique au vu de nombreux résultats de recherche, publiés dans des revues médicales qui font autorité.
Les abeilles sont porteuses de vie
Les chamanes disent que le miel atteint notre âme pour nous régénérer en profondeur. Dans le monde des thérapies énergétiques, comme le mentionne Roch Domergo, naturopathe, apiculteur et apithérapeute, les abeilles redonnent du souffl e à la Vie. C’est, dit-il, certainement dû au don d’amour permanent que les abeilles nous enseignent. Elles sont au service de leur communauté mais aussi de notre humanité.
Savez-vous que pour produire un litre de miel, elles doivent effectuer plus de 17.000 voyages, visiter 8.700.000 fl eurs, ce qui représentent plus de 7000 heures de travail ? (cf. mesures dues au scientifi que Bernd Heinrich). Bien courageuses que nos amies butineuses !
Les produits de la ruche, des aliments vivants, alliés de notre système immunitaire
1/ Le pollen frais, congelé, est un immunostimulant naturel très puissant
Le grain de pollen est la cellule mâle reproductrice de la fleur que vient butiner l’abeille. Le pollen ralentit la dégénérescence cellulaire dont le potentiel anti-oxydant est 4 à 10 fois supérieur aux fruits et légumes, grâce à sa teneur élevée en caroténoïdes et polyphénols.
Riche en fi bres, en vitamines B, C et E, en minéraux, oligo-éléments et enzymes, il nous fournit un regain d’énergie et stimule notre système immunitaire dont nos intestins sont responsables à 80 %. Ainsi, c’est grâce à ses ferments lactiques (probiotiques) qu’il nourrit notre microbiote. Le pollen de ciste est le plus riche en ferments lactiques.
Selon la fleur butinée, en effet, le pollen nous offre des bienfaits différents.
Le pollen issu du saule constitue une excellente source d’anti-oxydants pour les yeux. Quant à celui de la bruyère, il favorise l’équilibre acido-basique et la microcirculation.
Par ailleurs, sa qualité en protéines, entre 15 et 35 % selon leur origine botanique, ainsi supérieure à toutes les sources végétales, contenant tous les acides aminés essentiels, lui confère un atout particulier pour les personnes végétariennes.
ATTENTION :
il est impératif de choisir un pollen frais et non déshydraté afin de bénéficier de tous ses nutriments.
EN PRATIQUE :
Une cure de 15 jours au changement de saison. Une c. à s. tous les matins en sublingual. Peut également être mixé dans une boisson végétale ou saupoudré sur un muesli.
BON A SAVOIR :
Les pollens anémophiles,
ceux qui sont transportés par le vent, peuvent se révéler allergisants pour certaines personnes et provoquer une réaction du système immunitaire comme le rhume des foins. Alors que les pollens entomophiles, récoltés par les insectes et principalement par les abeilles, sont hypoallergisants grâce aux ferments lactiques qu’ils apportent.
Une cure progressive, en quelques saisons, peut permettre une désensibilisation aux pollens anémophiles.
2/ La propolis, un anti-infectieux majeur
La propolis est une substance résineuse prélevée par les abeilles sur les conifères ainsi que sur les bourgeons des arbres (peupliers, saules, bouleaux, marronniers, aulnes, frênes) et mélangée à leurs propres sécrétions. Le terme propolis vient du grec ancien pro, « devant », polis, « ville », ce qui symbolise les remparts de la ruche. Elle est, en effet, utilisée par les abeilles comme mortier et anti-infectieux pour protéger les parois de la colonie.
De manière générale, les propolis ont un pouvoir protecteur exceptionnel grâce à leurs polyphénols. Elles ont des vertus tant antivirales, antibactériennes, antibiotiques, antifongiques, anti-infl ammatoires qu’anti-oxydantes.
Cependant, selon leur couleur, leurs propriétés peuvent varier, au vu des composants de chaque arbre. La propolis noire issue du peuplier serait davantage antibactérienne et antifongique. Quant à la propolis rouge issue du Dalbergia, dont on parle beaucoup ces dernières années, elle stimulerait plus particulièrement le système immunitaire et aurait une action très puissante sur les virus les plus résistants.
EN PRATIQUE :
Une cure à l’automne de 3 semaines.
ATTENTION :
S’assurer de la présence de 40 mg de polyphénols par gélule.
3/ La gelée royale, un booster tant physique qu’émotionnel.
La gelée royale est une substance gélatineuse très riche sécrétée par les abeilles à partir de leurs glandes pharyngiennes. Elle sert à nourrir les larves de la ruche durant les 3 premiers jours. La reine sera la seule à en être nourrie exclusivement : elle vivra 5 ans alors que les ouvrières ne vivent que 60 jours.
La gelée royale est composée de 65 % d’eau, de 15 % de glucides (fructose et glucose), de 13 à 18 % de protéines, de 1,5 % de minéraux et oligo-éléments et de 4 à 6 % de lipides dont 2% de ce fameux acide gras, le 10 hydroxy- 2-décanoïque, au potentiel particulier pouvant ralentir le vieillissement de l’organisme. Cet acide gras n’existe que dans la gelée royale.
Souvent recommandée en cas de convalescence ou de perte d’énergie, elle est immunostimulante et reconstituante. Riche en vitamines du groupe B dont la vitamine B5 dont elle serait la plus riche source naturelle connue, elle est très intéressante en cas de stress ou d’épuisement, agissant sur nos surrénales et notre système nerveux.
Renfermant du tryptophane, elle améliore notre sommeil et notre humeur. Elle agit également dans le renouvellement des cellules de la peau, des cheveux et des ongles. Elle contient aussi des facteurs antibiotiques, plus particulièrement sur les eschericia Coli.
BON A SAVOIR :
Source d’acétylcholine, un neurotransmetteur agissant dans le processus de la mémoire et de la concentration, la gelée royale peut être très utile en période d’examens.
EN PRATIQUE :
L’idéal est de la consommer fraîche, en cure de 10 à 15 gr, 1g/jour à laisser fondre sous la langue.
La gelée royale doit être conservée au frigo à l’abri de la lumière.
ATTENTION :
Parce qu’elle contient des facteurs de croissance, la gelée royale est déconseillée en cas de cancer ou même de rémission.
En conclusion, au vu de tous ces bienfaits, protégeons nos amies les abeilles, tant pour la santé de l’être humain que pour la pérennité de notre planète. En tant que pollinisatrices, elles sont essentielles à notre écosystème.
Karin Schepens - Naturopathe, conseillère en nutrition et hygiène vitale
Auteure du livre « Soyez acteur de votre santé », publié aux Editions Racine
Comments