La quête de paix avec le vivant est une démarche profondément humaine, une recherche de connexion et d'harmonie avec tout ce qui nous entoure. Dans un monde où la fracture entre les êtres humains et la nature semble se creuser un peu plus chaque jour, cette quête devient non seulement une nécessité, mais une urgence. Il est temps de redécouvrir notre place dans le grand schéma de la vie et de rétablir un équilibre fragile qui a été perturbé par des siècles de « progrès » technologique, d'exploitation des ressources et de déconnexion.
La paix avec le vivant englobe une compréhension et un respect des autres formes de vie qui peuplent notre planète. Cela signifie reconnaître la valeur intrinsèque de chaque être vivant, qu'il soit humain, animal, végétal ou micro-organisme, et comprendre que toutes les formes de vie sont interconnectées et interdépendantes. La perte de biodiversité, les changements climatiques, la pollution et la déforestation sont autant de signes que notre relation avec le vivant est défaillante. Pour rétablir cet équilibre, il est essentiel d'adopter une perspective plus holistique et de changer nos comportements à l'échelle individuelle et collective.
Claude Lefebvre, un auteur et thérapeute spécialisé dans la phytothérapie et les pratiques spirituelles, propose dans ses écrits une approche holistique de la relation entre l'humain et la nature. L'expression "rentrer dans la demeure de la plante", selon lui, signifie entrer en contact avec l'esprit de la plante, comprendre ses propriétés médicinales sur les plans tant physique, énergétique, émotionnel que spirituel. Etablir une connexion personnelle et intuitive avec elle.
« Un jour la Terre pleurera, elle demandera grâce et versera des larmes de sang ; tu devras faire un choix : l'aider ou la laisser mourir; et quand elle viendra à mourir, tu mourras toi aussi. »
[John Hollow Horn, Sioux Oglala Lakota ]
Les traitements de pasteurisation et d’irradiation des aliments industriels détruisent le peu de vibrations qui demeuraient dans le corps de la plante, ce qui la rend insipide. Alors qu’un aliment artisanal peut garder « son âme » durant la cueillette et jusqu’à l’assiette, nous précise Claude Lefebvre.
Faire la paix avec le vivant implique de renouer avec la nature et de réapprendre à l'observer, à l'écouter et à la respecter. Nos ancêtres vivaient en symbiose avec les plantes, qui constituaient la base principale de leur nourriture. Elles les abritaient, les habillaient, les chauffaient et les soignaient. Ils avaient une relation beaucoup plus intime avec leur environnement. Ils comprenaient les cycles naturels, respectaient les saisons et vivaient en harmonie avec les rythmes de la Terre.
Préserver l’âme de la plante afin de préserver la nôtre
Préserver « l’âme » de la plante a toute son importante, si nous souhaitons préserver la nôtre, nous précise Claude Lefebvre.
D’une part, il convient de « rencontrer » la plante, d’entrer dans sa « demeure », de découvrir son habitat, ses propriétés de base. C’est une prise de contact initiale.
D’autre part, il convient de choisir des récoltes dans un périmètre de 60 km et de les consommer endéans les vingt-quatre heures qui suivent la récolte.
Ceci n’étant possible que si nous cultivons nous-mêmes nos légumes ou si nous faisons partie d’un Gasap (Groupes d’Achat Solidaires de l’Agriculture Paysanne) ou d’un groupe d’auto-cueilleurs. Ce sont des concepts qui ont été créés dans les années 1960, d’abord aux Etats-Unis, ensuite au Japon avant d’apparaître en Europe dans les années 2000. Ces initiatives permettent de soutenir une agriculture locale et durable et d’établir des liens citoyens.
Pour finir, pensons à cuisiner à basse température afin de préserver au maximum les nutriments que nous offre la plante.
FAIRE LA PAIX AVEC LE VIVANT, UNE QUESTION DE JUSTICE ET D'ÉQUITÉ.
Les impacts de la dégradation environnementale et des crises climatiques ne sont pas répartis de manière égale. Les communautés les plus vulnérables, souvent les moins responsables de ces crises, sont aussi les plus touchées. Une approche juste et équitable signifie reconnaître ces disparités et travailler à des solutions qui tiennent compte des besoins et des droits de tous les êtres vivants. Cela passe par des actions telles que l’accès équitable aux ressources naturelles, la défense des droits des peuples autochtones et la lutte contre les inégalités économiques et sociales.
Supprimer nos voitures polluantes en Europe et les exporter vers les pays émergeants de même que nos déchets non recyclables, est une pratique injuste et irrespectueuse. Par ailleurs, c’est une aberrance écologique, un non-sens ! C’est déplacer le problème de la pollution. Comme s’il existait de gigantesques « murs frontières » qui empêcheraient d’impacter les sols européens. Que les océans bourrés de plastiques s’arrêteraient de couler à nos frontières…
Une vision à très court terme, égoïste et irresponsable, qui ne résout en aucun cas le problème dans sa globalité et ne peut, de manière inéluctable, que revenir comme un boomerang frappant de plein fouet la santé de la planète toute entière.
Construire des batteries pour des voitures volumineuses, toujours plus puissantes et plus lourdes qui, dès lors, polluent autant qu’auparavant. Sans compter les milliers de litres de diesel que consomment les gros tracteurs à chaîne pour creuser le sol. Jusqu’à 200 tonnes de minerais sont nécessaires pour obtenir seulement 12 kg de lithium !
Quant à l’extraction de saumure, un autre processus, nécessitant une consommation massive d’eau, est loin d’être une méthode plus durable. On estime la quantité d’eau utilisée jusqu’à 24 000 litres pour extraire 12 kg de lithium, selon la concentration en minerai du lieu.
L'impact environnemental de cette méthode est d’autant plus significatif, qu’elle est utilisée dans les régions souvent arides où se trouvent les salars, ces déserts de sel. Par ailleurs, des opérations minières peuvent entraîner le déplacement forcé de communautés locales. Dans certaines régions, notamment en République Démocratique du Congo pour le cobalt, des enfants sont employés dans les mines, souvent dans des conditions extrêmement dangereuses et pour des salaires très bas.
L’altruisme, une urgence biologique.
L'altruisme, cet acte de bienveillance désintéressée envers autrui, ne semble pas toujours s'imposer comme une priorité dans nos sociétés modernes, souvent dominées par l'individualisme et la compétition. Pourtant, à une époque où les défis globaux sont devenus omniprésents, l'altruisme se révèle être une urgence biologique essentielle pour assurer la survie et le bien-être de l'humanité. L’urgence réside dans notre interdépendance croissante.
Dans cette globalisation mondiale, les actions de chacun ont des répercussions sur tous. Les crises environnementales, telles que les changements climatiques, la perte de biodiversité et la déforestation, affectent l'ensemble de la planète.
Historiquement, l'altruisme a joué un rôle central dans la survie des sociétés humaines. La coopération et la solidarité renforcent la cohésion sociale et facilitent la survie collective.
Ces comportements sont profondément ancrés dans notre biologie et notre psychologie, suggérant que l'altruisme n'est pas simplement une valeur morale, mais aussi une stratégie adaptative.
Aujourd'hui, cette dynamique est plus pertinente que jamais. Les tensions sociales croissantes, les inégalités économiques et les conflits intercommunautaires menacent la stabilité sociale dans le monde entier.
Alors pourquoi ce comportement égocentrique, cette attirance irrésistible vers l’opulence, la surconsommation, la surproduction ?
Selon Sébastien Bohler, docteur en neurosciences, c’est notre cerveau qui nous pousse à agir ainsi.
Le striatum, plus exactement : une petite structure située sous le cortex cérébral qui régule notamment la motivation et les impulsions. Il agit sur le circuit de la récompense en synthétisant de la dopamine, un neurotransmetteur nous procurant un sentiment de plaisir. C'est probablement la zone céré- brale la plus importante dans la prise de décision, laquelle dépend de cinq types de stimuli, appelés les cinq « renforceurs » primaires. Cependant, ce plaisir immédiat est bien à la place de, l’être humain, aussitôt insatisfait, en redemande encore et encore. Les professionnels de la publicité l’ont bien compris. Cette course effrénée à la recherche du bonheur, conçu comme un produit marketing, n’est que chimère et crée en réalité un grand vide à l’intérieur de soi.
« Si j’avais un livre à écrire, il aurait 100 pages et 99 blanches. Sur la dernière, j’écrirais : je ne connais qu’un seul devoir et c’est celui d’aimer »
[Albert Camus ]
QUE FAIRE ?
Face aux défi s écologiques mondiaux, l'altruisme est plus que jamais nécessaire, nous dit Bolher.
Les comportements altruistes peuvent favoriser une gestion plus responsable et équitable des ressources naturelles, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la protection des écosystèmes. En adoptant une perspective altruiste, les individus et les sociétés peuvent prendre des décisions qui leur sont bénéfi ques tant pour eux-mêmes que pour l'ensemble de la planète et les générations futures.
Les comportements altruistes, une chance de survie collective.
En effet, des actes altruistes libèrent également les substances neurochimiques telles que l'ocytocine et la dopamine, procurant un sentiment de satisfaction et de bonheur.
Dès lors, dans cette société du toujours plus où les « shots » de dopamine et d’ocytocine déterminent toutes nos actions, nous pouvons espérer que l’altruisme nous sauvera du désastre planétaire.
Une solution potentielle pour contrer les comportements destructeurs ancrés dans nos instincts primaires.
Puissent nos sociétés, tous pays et individus confondus, adopter cette perspective altruiste, en vue d’un monde de paix, plus harmonieux et solidaire en lien avec tous les êtres vivants !
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