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"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Bénévolat, volontariat, karma yoga…



... des pratiques altruistes pour redonner du sens à sa vie


Le service désintéressé offert à autrui, à une collectivité ou à l’environnement n’est pas seulement une action louable, cela peut aussi nourrir les vertus du cœur et redonner du sens à notre vie. Tout comme le propose depuis des millénaires la voie traditionnelle du ‘Karma yoga’, ces pratiques altruistes peuvent également devenir un chemin vers la réalisation de Soi.



Le bénévolat est une activité à laquelle des dizaines de millions de personnes participent chaque année dans le monde.


Ce service désintéressé est souvent considéré comme un acte d'altruisme exemplaire parce qu'il implique d’offrir notre temps sans que nous soyons rémunérés pour cela. Le bénévolat peut être destiné à une organisation (généralement à but non lucratif), à un individu, un groupe ou à l’environnement.


Pourquoi est-ce si important ?


Nous vivons aujourd'hui dans un monde qui a énormément de besoins et pas assez de ressources pour les combler. Entre le travail, la famille et les obligations, il semble qu'il n'y ait jamais assez de temps pour s'occuper d’autres choses. En plus de ce manque de disponibilité, la nécessité de gagner de l’argent est souvent un souci central dans nos sociétés. On nous a appris à « rentabiliser notre temps » et cela freine la possibilité de se mettre gracieusement au service de l’autre.


Pourtant, toutes celles et ceux qui, malgré tout, choisissent d’aider les autres ou l’environnement font vraiment toute la différence dans ce monde. Les bénévoles sont la raison pour laquelle certains malades retrouvent le sourire et reçoivent du baume au cœur, la raison pour laquelle les plages sont nettoyées et les animaux abandonnés secourus et soignés.


Ces femmes et ces hommes du monde entier apportent de l’attention et de l’affection, préparent de la nourriture avec bonté et amour, ils nettoient et récurent, accompagnent des enfants et des personnes handicapées, offrent des soins palliatifs ou de santé… sans compter !


Bref, grâce à leurs actes et services désintéressés, ces millions de bénévoles apportent une aide essentielle à diverses causes qui ne pourraient voir le jour autrement.



Le bénévolat en Belgique


Le bénévolat occupe une place très importante dans la société belge. Il est estimé que près de 1.160.000 citoyens participent à des actions bénévoles chaque année. Cela correspond à près de 221 millions d'heures par an, ce qui est comparable à 4,1% du travail rémunéré et près de 130.000 emplois temps plein ! Les secteurs qui remportent le plus de succès sont le sport (19,4%), la culture et les activités socio-culturelles (18,9%), les services sociaux (16,5%) et l'éducation ou formation (14,3%). Si toutes les catégories d'âge sont représentées, les 40-49 ans sont proportionnellement les plus nombreux.



Quels sont les avantages ?


Même si l'argent peut être un élément important dans nos vies, la grande majorité des bénévoles affirment qu’ils reçoivent beaucoup plus en retour que ne le ferait de l’argent. Il est d’ailleurs faux de dire que le bénévolat est « l’action de faire quelque chose sans rien en retour », car il y a toujours un retour, même s’il est non matériel.


- Le bénévolat nous connecte aux autres : l'un des meilleurs moyens de renforcer les relations existantes, de rencontrer de nouvelles personnes et se faire de nouveaux amis est de s'engager ensemble dans une activité commune (surtout si nous sommes nouveaux dans une région). L’action désintéressée renforce nos liens locaux et élargit notre réseau de soutien, nous reliant à des personnes qui ont souvent les mêmes centres d’intérêt.

- Bon pour notre tête, notre cœur et notre corps : il est démontré que le bénévolat aide à contrer les effets du stress, de la colère, de l'anxiété et de la dépression. Le service désintéressé peut avoir un effet profond sur notre bien-être psychologique et même physique.


En mesurant les hormones et l'activité cérébrale, des chercheurs ont découvert qu'être utile aux autres procure un immense plaisir et booste la confi ance en soi.


Les êtres humains sont programmés pour donner aux autres : plus nous donnons, plus nous nous sentons heureux !


En outre, d’autres études ont montré que le bénévolat atténue divers symptômes de douleur chronique et réduit le risque de maladie cardiaque. Celles et ceux qui font du bénévolat ont même un taux de mortalité plus faible que ceux qui n’en font pas !


- Renforce les compétences et aide à nous réorienter : si nous envisageons une nouvelle carrière, le bénévolat peut nous aider à acquérir de l'expérience dans un nouveau domaine d'intérêt et même à rencontrer des spécialistes de ce secteur. Il nous offre la possibilité d'essayer de nouvelles choses sans nous engager à long terme.


Et si nous ne prévoyons pas une réorientation professionnelle, le bénévolat nous donne l'occasion d’apprendre ou de renforcer des compétences importantes telles que : le travail d'équipe, la communication, la résolution de problèmes, la planification de projet, la gestion des tâches et l'organisation.


- Aide à nous épanouir : faire du bénévolat peut être une évasion relaxante et énergisante dans notre routine quotidienne. Il peut également nous offrir une créativité, une motivation et une vision renouvelées qui peuvent se répercuter dans tous les aspects de notre vie.



« Le bénévolat est un don de soi, un acte d’amour offert à l'humanité. »

[Josiane Coeijmans]



Bénévolat ou volontariat ?


Si nous souhaitons nous engager de façon restreinte en dehors de nos activités professionnelles et familiales, en fonction de nos disponibilités (par ex. quelques heures de temps en temps), le bénévolat est le plus approprié. Si nous savons d’ores et déjà que nous souhaitons dédier un temps plus long sur une période donnée, dans le cadre d’un contrat plus formalisé, nous pouvons nous engager dans un volontariat, en Belgique ou à l’étranger.




Redonner du sens


Des études démontrent que c’est souvent la perte de sens et l’insatisfaction, notamment au niveau professionnel, qui poussent les individus à s’engager dans le bénévolat ou le volontariat.


Selon Katell Pouliquen, journaliste et auteure : « Il y a souvent une forme de désenchantement par rapport à son travail, un manque de sens et le désir de se rendre utile. Et ce désir, qui peut parfois être très théorique, de plus en plus de gens souhaitent vraiment le rendre très concret dans leur vie. Et la démarche bénévole est une des meilleures réponses à cela. »


Au-delà de la quête de sens, il y a aussi notre conditionnement en tant que mammifère humain. Les hominidés ont évolué dans des clans, tribus et collectivités durant des dizaines de milliers d’années, développant des comportements et des conditionnements de solidarité, d’entraide et de partage des ressources. Ce n’est que très récemment dans l’Histoire que l’on voit émerger un fonctionnement hyper-individualiste où des humains s’isolent les uns des autres, en rupture avec la communauté locale, le bien commun et même la Nature dont ils sont pourtant le prolongement.


Avec cet égocentrisme et ce repli sur soi quasi pathologiques, le sens de la co-responsabilité s’effondre, le sentiment (illusoire) de séparation augmente et la peur de l’autre vient alimenter le cercle vicieux…


Selon Henriette Stienberg, Secrétaire générale du « Secours Populaire » en France : « Chacun doit se sentir responsable du fait qu'il vit sur cette Terre et dans ce monde et qu'il a une responsabilité à ce titre. Et cette responsabilité suppose de se préoccuper de celles et ceux qui l'entourent. Certains n'ont besoin de rien et se débrouillent très bien. C'est parfait. D'autres rencontrent des difficultés beaucoup plus importantes et le seul fait de regarder l'autre comme on aimerait soi-même être regardé est porteur d'énergie et de capacité d'action. »



Du service désintéressé à l’ouverture du cœur


Ce n’est pas un hasard si toutes les grandes traditions philosophiques, morales ou religieuses insistent sur l'importance du service aux autres. C’est même une voie de réalisation qui existe depuis des millénaires en Orient sous le nom de « Karma yoga », le yoga de l'action désintéressée. Basé sur les enseignements de la Bhagavad- Gîtâ, l'un des écrits fondamentaux de l'hindouisme, c'est l'une des voies traditionnelles (non posturales) du yoga (1).


Plusieurs sages contemporains, de Râmakrishna à Sri Aurobindo, ont souligné que c'est une forme de yoga particulièrement bien adaptée aux conditions de vie du monde moderne.


La pratique du Karma yoga est basée sur le détachement des fruits de l'action. Ainsi, le karma-yogi agit de façon impersonnelle, visant l’effacement de son ego et l’équanimité. En plus de ce détachement vis-à-vis du résultat des actions, le karma-yogi ne se considère pas l'auteur de l'action mais davantage comme un instrument de la Vie au service de la Vie.


Ainsi, en ces temps troublés traversés par l’ensemble du collectif humain, le service désintéressé est une réponse naturelle qui peut non seulement aider et soulager l’autre, notre communauté ou l’environnement, mais aussi nous aider à nous rééquilibrer nous-mêmes tout en redonnant du sens à notre vie. Il développe notre altruisme, notre compassion et notre ouverture du cœur. Il peut même devenir une voie spirituelle à part entière vers la réalisation de Soi, de l’Unité sous-jacente de toute Vie.











 

(1) voir article « Les 6 branches de l’arbre sacré du Yoga » publié dans ETRE Plus #330 de sept. 2021 et consultable sur etreplus.be


Références :

  • « Le Yoga de la vie quotidienne. Karma-yoga » de J. Herbert chez Dervy

  • « Bénévolat mode d'emploi » de G. Garibal chez Numerilivre

  • « Guide du volontariat international » d’E. Talbot chez Studyrama


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